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Conseils de Ben Horowitz pour les entrepreneurs qui voient grand

Je lis énormément. Depuis toujours, quand il manque quelque chose à mon éducation, j’ouvre un livre.

Bon en fait non, depuis quelques années, j’ouvre d’abord mon navigateur web… et ensuite j’allume mon Kindle. Mais le principe reste le même. J’apprends la vie à travers les livres.

C’est comme ça que j’ai appris à cuisinerà élever mes enfants, et même à faire la conversation à des inconnus !

Alors bien sûr, depuis qu’il s’agit d’apprendre à devenir entrepreneur, mon Kindle chauffe sérieusement ! Et j’ai souvent envie de recommander mes lectures, mais comme je lis beaucoup en anglais (les américains ont une vraie culture du « self help » et les livres de ce genre sont bien plus nombreux aux Etats-Unis), je suis freinée. D’où l’idée de faire des fiches de lectures. Alors c’est parti !

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Dernièrement, j’ai lu The Hard Thing about Hard Things: Building a Business When There Are No Easy Answers de Ben Horowitz.

The Hard Thing About Hard Things, de Ben Horowitz.

Créateur d’une startup web juste avant l’éclatement de la bulle internet en 2001, il raconte son parcours d’entrepreneur, ou plutôt sa lutte de chaque jour pour la survie de son entreprise : levée de fonds en pleine crise, entrée en bourse en plein crash, licenciement de la moitié des employés, modification du business modèle en plein vol… avant sa réussite finale. Il donne ensuite des conseils tirés de cette expérience.

Sur le rôle de créateur d’entreprise

Tout au long du livre, Ben Horowitz évoque pourquoi et comment on devient un bon chef d’entreprise.

Il y a même tout un chapitre intitulé « Comment être un leader même quand vous ne savez pas où vous allez. » Quand j’ai vu l’intitulé du chapitre, je t’avoue que j’ai fait une petite danse de la joie à l’intérieur. Enfin quelqu’un allait m’expliquer comment faire quand en vrai, au quotidien, tu as tout le temps l’impression de faire semblant.

Je veux dire, dans l’ensemble, je fais plutôt bien semblant, je trouve. Mais les moments où j’ai vraiment l’impression de savoir ce que je fais en tant qu’entrepreneur ? Ils sont assez rares !

« Si une compétence ressort comme étant plus importante, c’est la capacité à rester concentré et faire le meilleur choix quand il n’y a pas de bons choix à faire. » C’est exactement ça.

En passant, je dois dire que cette histoire de créateur d’entreprise ressemble comme deux gouttes d’eau à mon rôle de maman : c’est un boulot super important, personne ne m’a donné de mode d’emploi très précis et je ne saurai si j’ai réussi qu’à la fin, quand il sera trop tard pour recommencer.

J’ai beau apprendre tout ce que je peux, au quotidien, je ne fais que suivre mon instinct, écouter le bon sens et prier pour ne pas faire trop d’erreurs…

D’autant que personne n’en parle. Les autres créateurs d’entreprise, quand tu leur poses la question, te disent que « oui, tout va bien, les indicateurs sont au vert, le développement se passe bien, etc.. » Tout le monde a l’air de savoir ce qu’il fait !

Alors lire que « la seule chose qui vous prépare à diriger une entreprise, c’est de diriger une entreprise », ça fait du bien ! Si j’ai l’impression de tout apprendre sur le tas, si j’ai des doutes, si je fais des erreurs… apparemment c’est normal.

Ok, je prends !

De manière générale, ce livre m’a permis de bien relativiser. Je trouve parfois que mon boulot d’entrepreneur est compliqué, entre la conciliation travail / enfants et le business modèle qui n’est pas tout à fait défini (« ah bon, c’est un vrai métier, blogueuse ? »). Mais en lisant le parcours de Ben Horowitz, franchement, je me suis dit que ça pourrait être mille fois pire. Comparé à lui, je crée mon entreprise à la cool. Tranquille, Émile.

Ça fait toujours du bien de se le redire.

Sur la transparence

Horowitz aborde aussi beaucoup la communication à l’intérieur de l’entreprise. Et notamment tout ce qui concerne le partage des bonnes mais aussi des mauvaises nouvelles.

Moi qui ai souvent l’impression qu’en tant qu’entrepreneur, je dois faire bonne figure tout le temps et être la seule à m’inquiéter des mauvaises nouvelles, c’était bon de lire que ce n’est pas nécessaire. Que parfois, c’est même franchement néfaste !

Aujourd’hui, tout va bien dans mon entreprise, qui est en pleine croissance, mais rien ne dit que ça sera toujours le cas. Et alors comment motiver une équipe s’ils ne connaissent pas les vrais enjeux ? Parfois, expliquer les enjeux veut aussi dire annoncer des mauvaises nouvelles.

« Si nous perdions un gros prospect, toute l’équipe devait comprendre pourquoi, de façon à ce que nous puissions réparer ce qui était cassé […]. Si je persistais à garder les échecs rien que pour moi, il n’y avait pas moyen de démarrer ce processus. »

Accessoirement être transparent sur les bons comme les mauvais côtés est une clé importante pour construire la confiance entre chef d’entreprise et employés. Car « la capacité du chef d’entreprise à construire la confiance au fil du temps est souvent la différence entre une société qui fonctionne bien et une société chaotique. »

J’ai probablement des efforts à faire là-dessus. C’est noté.

Sur la culture d’entreprise

Horowitz valide aussi dans ce livre des choses que je sais instinctivement et que j’essaie déjà de mettre en place au quotidien : que l’humain doit être au coeur de l’entreprise, qu’une culture d’entreprise se forge dès le départ, et que les valeurs incarnée au départ ont une influence sur ce que sera la société plus tard.

Ma société est encore toute petite, et pourtant je ressens très fortement l’influence de notre culture d’entreprise telle qu’elle est aujourd’hui sur ce qu’elle sera demain.

« Gardez en tête que la plupart de ce qu’on désignera comme étant la culture de votre entreprise n’aura pas été conçue spécifiquement, mais plutôt, aura évolué au fil du temps à partir de votre comportement et du comportement des premiers employés. »

Cela me conforte dans l’idée que l’équipe et l’ambiance que nous mettons en place aujourd’hui est très importante, même (et surtout !) si l’entreprise est encore petite.

« Gardez à l’esprit qu’il est plus facile d’ajouter de nouvelles personnes à de vieux processus de travail que de nouveaux processus de travail à d’anciennes personnes. »

Pour notre petite société de 5-6 personnes, cela paraît parfois absurde de mettre en place des procédures, un intranet, un chat d’entreprise… mais la lecture de ce livre me confirme que c’est une bonne idée. Le jour où je voudrai ajouter de nouveaux employés, la base sera là et ce sera plus facile.

Et plus encore…

Ben Horowitz aborde également de nombreux autres sujets dans ce livre :

  • Quels pièges éviter quand on passe d’une startup à une vraie grande entreprise.
  • Comment embaucher les meilleurs personnes à chaque étape.
  • Comment bien les former.
  • Comment licencier une partie de ton équipe de la manière la plus humaine possible, et de façon à ce que ceux qui restent ne soient pas complètement démotivés.
  • Comment éviter ou au moins minimiser l’apparition des manœuvres politiques lorsque l’entreprise grandit.

Comme je n’en suis pas à ce stade du développement de mon entreprise, j’ai lu avec intérêt tout en me disant que j’y reviendrai le jour venu. Mais ce livre est une mine d’or de conseils et d’expériences que je te recommande (si tu lis l’anglais, car il n’est pas encore traduit en français).

Les citations que je retiendrai

« Nous prenons soin des gens, des produits et des profits – dans cet ordre-là. »

« Être trop occupé pour former ses employés, c’est comme avoir trop faim pour manger. »

« Restez concentré sur la route, pas le mur. […] Si vous regardez le mur, vous irez droit dedans. Si vous vous concentrez sur la route, vous la suivrez. Conduire une société, c’est pareil. »

Et toi ? Tu connaissais Ben Horowitz ? Tu as lu des livres intéressants récemment ? Je suis toujours à la recherche d’un prochain livre à lire alors n’hésite pas à m’en conseiller dans les commentaires !

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